Lie to Me

Sommes-nous tous des menteurs?
J'avoue m'aventurer sur un sujet assez délicat, mais au fond, n'y a-t-il pas une part de vérité dans tout cela? Trouver de la vérité dans le mensonge, y'a que moi pour dire ça!
L'exemple le plus parlant est Phineas Gage, un cas d'école en Neurosciences. Cet homme a subi un grave traumatisme au cerveau suite à un accident avec une barre à mine, qui lui a transpercé le crâne de part en part. Il a miraculeusement survécu, gardant toutes ses fonctions motrices et cognitives (ou presque, car il a tout de même perdu un oeil!). mais était sujet à des sautes d'humeurs et ne pouvait plus mentir!!
Résultat : il a perdu son travail, ses amis et sa famille...
Donc quelqu'un qui ne peut plus mentir serait destiné à finir seul. Sachant qu'une vie sociale saine est censée être basée sur la sincérité, cherchez l'erreur??!!
Je ne dirai pas que nous sommes tous des menteurs pathologiques, mais plutôt des menteurs par omission. Toujours pas convaincus?
Alors qui ne s'est jamais retenu des dire à un collègue / patron / client (rayer la mention inutile), que son dossier, il pouvait se le mettre où je pense? On l'a tous pensé au moins une fois, mais au lieu de dire la vérité, on préfère mentir et essayer d'expliquer gentiment, que ça ne va pas être possible ou alors de sourire un peu crispé. Ah! les sourires crispés qui en disent longs... Combien de mensonges ont-ils dissimulés?
Sinon autre tactique pour sauver la face et faire plaisir à tout le monde : arranger légèrement le vérité en pesant ses mots et en essayant de mettre en avant le côté positif de la situation, tout en taisant le côté négatif.
Par exemple une amie qui vous invite à dîner, mais la cuisine c'est pas vraiment son truc. Voyant qu'elle y a mis tout son coeur, se serait mal poli de tout recracher bruyamment dans l'assiette en s'écriant : "Mais c'est dégueulasse!". Et ben non, ça se dit pas, car cette vérité brute ne vas pas faire plaisir à notre hôte.
Plusieurs solutions s'offrent donc à nous : 

• avaler (difficilement, mais avaler tout de même) et demander un peu de sel, de poivre, de pain, enfin quelque chose qui fasse que ce soit mangeable, quoi!
• faire semblant d'avaler en mâchant lentement, très lentement et recracher à la première occasion dans sa serviette (jetable de préférence sinon ça va pas passer au lavage), dans une plante en pot ou le donner au chien. Mais si même le chien n'en veut pas, là on frôle l'incident diplomatique!
• ne pas manger et se faire passer pour quelqu'un de difficile, sans remettre en cause la cuisine de notre amie (parole de connaisseuse!).

Autre situation délicate, avec son conjoint cette fois. Que dire à notre chéri tout penaud, qui vient de dégainer plus vite que son ombre, alors que nous venions à peine de commencer les festivités? 

• la vérité toute nue : franchement c'était nul, un coup pour rien, qui me frustre carrément et me fait me demander si je te fais trop d'effet ou pas assez? Voir si tu portes un minimum d'intérêt à mon plaisir plutôt qu'au tien? Résultat : Mister sera encore plus vexé et risque de ne plus vouloir rejouer avec nous. Car faut pas titiller la virilité d'un homme, c'est sacré!
• la version rhabillée : après 2 secondes de réflexions, on se dit que ce n'est pas si grave et que si on trouve un moyen de détendre Mister, on pourra peut-être remettre le couvert et atteindre le septième ciel cette fois?

Et puis il faut savoir que les hommes ont un sexe et un cerveau, mais pas assez de sang pour irriguer les 2 en même temps...

Heureux soit celui qui sait manier la verve avec dextérité et manipuler aisément son phrasé. Car  finalement, l'art du mensonge n'atteint-il pas son apogée au travers de notre hypocrisie?